Le manque d’assurance dans les relations entre les malades du cancer et leur entourage peut être réduit si le patient exprime ouvertement ses besoins et ses désirs vis-à-vis de ses amis, collègues de travail ou voisins. Ainsi le malade peut fournir des indications sur ce dont et comment il aimerait discuter. Il est faux de croire que les autres peuvent deviner nos pensées et savent automatiquement ce que nous – dans ce cas le malade – espérons, attendons et souhaitons de leur part.
Le patient devrait davantage écouter sa « voix intérieure » : » Avec qui, à quel moment et à quel endroit ai-je envie de parler de mes soucis et de ma détresse ? ». « Quel type de rapports et de conversations sur le cancer me font du bien et quels sont ceux que je devrais interrompre ou même ne pas tolérer ? »
Vos amis, collègues et voisins peuvent vous aider contre le cancer
Le retrait de personnes qui jusqu’alors jouaient un rôle important est douloureusement ressenti par les malades. C’est surtout pendant la période qui suit immédiatement le diagnostic que beaucoup se demandent: « Sur qui pourrais-je compter dorénavant? ». Ici aussi on constate : « Nous sommes incapables de communiquer. », le fait de se distancer, le retrait parfois larvé sont autant de signes significatifs que les visites pleines d’attention à l’hôpital.
Un ami qui ne se manifeste plus peut provoquer des sentiments de perte très douloureux et des appréhensions face à l’isolation sociale. On peut se demander si un tel retrait (pour quelle raison que ce soit) ne pourrait pas parfois être évitée si les proches abordaient ouvertement leurs propres peurs et incertitudes, par exemple sous cette forme. « Moi aussi j’ai été fortement effrayé lorsque j’ai appris que tu étais atteint d’un cancer.
Pour l’instant les mots me manquent et je ne sais pas plus quoi te dire. » Un tel aveu d’impuissance est souvent être plus facilement accepté qu’un retrait « sans mot dire » qui laisse libre cours à l’imagination, sans tenir compte du fait que cet aveu d’impuissance momentanée peut ouvrir la conversation.
Que peut-on attendre des autres ?
Il peut aussi être instructif, en tant que personne bien portante, de se poser la question de ce qu’on attendrait soi-même de la part de l’ami, du collègue de travail ou du voisin si on était atteint d’une maladie grave.
Beaucoup de gens remarquent qu’il leur est utile, lors de crises, pas seulement de crises induites par une maladie, que quelqu’un:
- soit capable d’écouter sans interrompre l’autre
- montre de la compréhension et que l’on peut compter sur lui
- se garde de donner des conseils trop hâtifs ou de dire des bagatelles
- fasse preuve de solidarité pratique
Etre traiter comme une personne « normale »
Les personnes atteintes d’un cancer ne veulent pas être perçues et traitées par leur entourage uniquement comme des malades. Pour leur bien-être psychique il est important d’aborder également d’autres domaines de la vie et de considérer le malade dans ses différents rôles (comme épouse, mère, collègue de travail etc.). Une réduction de la personne au « rôle de malade » est néfaste pour sa santé mentale et son estime de soi.
Ces exemples, indications et incitations montrent qu’il faut du temps ainsi que de la patience pour trouver un type de relation cancer entourage satisfaisant. Aussi bien amis, collègues de travail, voisins que la personne concernée par le cancer, tous devraient prendre le temps nécessaire pour trouver une bonne façon de communiquer.
Tous ne doivent pas trop vite être déçus par les difficultés ou se retirer dès qu’apparaissent au début des problèmes de communication. C’est justement le moment où des échanges francs et sincères sont très utiles.